William Caxton est l’introducteur de la presse Ă  imprimer en Angleterre. Marchand londonien spĂ©cialisĂ© dans le textile, il s’était installĂ© Ă  Bruges, en Flandre, dans les annĂ©es 1440 pour y faire commerce et y reprĂ©senter la communautĂ© marchande londonienne.

Au dĂ©but des annĂ©es 1470, Ă  l’occasion de voyages Ă  Cologne, Caxton voit fonctionner une presse d’imprimerie, et il voit aussi apparaitre sur le marchĂ©, en Flandre et en Allemagne, des livres imprimĂ©s sur papier. En 1474 il installe lui-mĂȘme une presse Ă  Bruges et publie lĂ  le premier livre imprimĂ© en langue anglaise : c’est une traduction par ses soins d’un livre français, le Recueil des histoires de Troie de Raoul LefĂšvre.

Caxton rentre Ă  Londres en 1476 et installe sa presse, et les employĂ©s qu’il a dĂ©bauchĂ©s aux Pays-Bas, Ă  Westminster, oĂč il commence Ă  commercialiser des livres. Il aura besoin pour y arriver du soutien de la couronne contre la guilde des copistes, qui le voit arriver d’un mauvais Ɠil : il y a toujours un intĂ©rĂȘt installĂ©, n’est-ce-pas…

Dans une introduction Ă  l’édition anglaise de l’EnĂ©ide de Virgile (1490), Caxton commente son travail de traduction ainsi que l’évolution, trĂšs rapide Ă  l’époque, de la langue anglaise. Le XVe siĂšcle est la pĂ©riode dite du grand changement vocalique, c’est-Ă -dire que la prononciation des voyelles longues change radicalement en quelques dĂ©cennies pour arriver au XVIe siĂšcle Ă  l’Anglais moderne. Par exemple bite, qui se prononçait comme l’Allemand bitte, en i, se prononce dĂ©sormais presque a-i : baĂŻte. De mĂȘme au XVe siĂšcle les diffĂ©rences rĂ©gionales sont encore trĂšs importantes, dans les prononciations, mais aussi dans d’autres aspects du langage, comme le vocabulaire.

Caxton raconte Ă  ce propos l’anecdote d’un groupe de marchands du nord de l’Angleterre, partis en bateau pour les Pays-Bas et, faute de vent, obligĂ©s d’accoster le long de la cote du Kent, dans le sud du pays. Ils entrent dans une maison, et l’un des marchands demande Ă  manger.

And specyally he axyed after eggys. And the good wyf answerde that she coude speke no frenshe. And the marchaunt was angry for he also coude speke no frenshe but wold haue hadde egges and she understode hym not. And thenne at laste a nother sayd that he wolde haue eyren. Then the good wyf sayd that she understood hym we.

[Et il demanda spĂ©cifiquement des Ɠufs (eggys), et la bonne femme dit qu’elle ne parlait pas français, et le marchand se fĂącha, car il ne parlait pas français non plus, mais il voulait des Ɠufs et elle ne le comprenait pas. Et puis, enfin, une autre personne dit qu’il voulait des eyren. Alors la bonne femme a dit qu’elle le comprenait bien.]

Eggys est une forme nordique, scandinave, tandis qu’eyren vient du vieil anglais. Que faut-il Ă©crire, demande Caxton : eggys ou eyren ? Caxton est un commerçant, il a toujours sa clientĂšle en tĂȘte. Ce ne sont pas les Ă©rudits ni la haute aristocratie, qui parlent français et latin et qui ont les moyens de se payer des manuscrits. Ni le petit peuple, bien sĂ»r, qui n’a pas d’argent et certainement ni les compĂ©tences ni le temps de lire Virgile. Il s’est installĂ© Ă  Westminster, oĂč est le siĂšge du gouvernement et oĂč vivent les clercs : il vise donc un anglais « moyen », comprĂ©hensible par le plus grand nombre des gens cultivĂ©s. Caxton n’est pas un linguiste, il fait des choix de registre en fonction de son intĂ©rĂȘt commercial, mais avec la diffusion de ses livres, il a jouĂ© un rĂŽle sans doute important dans la fixation de la langue anglaise.

Ceci Ă©tant, la cohĂ©rence de ses choix stylistiques n’est pas absolue, et ne doit pas faire obstacle Ă  un intĂ©rĂȘt commercial bien compris. Car Caxton a un autre souci : un livre manuscrit est justifiĂ© Ă  gauche et Ă  droite par la main du copiste, ce qui est difficile Ă  rĂ©aliser avec une presse. Les caractĂšres mĂ©talliques ont une taille fixe, on peut jouer un peu des espaces entre les mots, mais si on veut finir alignĂ© Ă  droite, ça donne vite un aspect Ă©trange Ă  la ligne, qui se trouve pleine de trous. Il y a un autre moyen de remĂ©dier Ă  ce problĂšme, Ă  cette Ă©poque oĂč l’orthographe n’est pas encore fixĂ©e : faire varier la graphie des mots. Besoin de plus ou de moins de place ? Écrivez pity (pitiĂ©, dommage), ou pitty, ou mĂȘme pittye, avec un e muet Ă  la fin. Ou, dans l’extrait du dessus, then transformĂ© en thenne. L’esthĂ©tique de la page compte finalement plus que l’orthographe.

Si l’évolution de la langue anglaise vous intĂ©resse, je vous recommande chaudement le History of English Podcast, que j’écoute religieusement depuis plusieurs annĂ©es et qui m’a appris l’histoire de William Caxton.

Je vous raconte tout ça, car qui ne voudrait entendre cette histoire ? Mais aussi : le parallĂšle entre l’invention de l’imprimerie et celle du web a beau ĂȘtre devenu un clichĂ©, on n’en tire pas toujours toutes les consĂ©quences. La premiĂšre fois que mon pĂšre a vu un kindle, il a pris le temps de la rĂ©flexion avant de s’exprimer avec la modĂ©ration qui sied Ă  un intellectuel français formĂ© Ă  l’universitĂ© Ă  la fin des annĂ©es 1960 : « c’est de la merde ». Mon pĂšre est, semble-t-il, dans une certaine proximitĂ© politique avec la Guilde des Copistes, il n’est pas commerçant pour deux sous. Mais l’ironie de l’histoire, bien entendu, c’est que la culture du livre vient d’un commerçant comme Caxton, qui a la souplesse intellectuelle et la distance avec les valeurs de son temps nĂ©cessaires pour jouer avec la presse Ă  imprimer et inventer quelque chose de nouveau.

Je n’ai pas, au contraire de William Caxton, d’objectif commercial ici, mais ça n’empĂȘche pas de jouer. Mais je veux ĂȘtre, puisque c’est possible, tout Ă  la fois auteur, Ă©diteur, diffuseur, imprimeur et jouer avec le web, le texte, la diffusion d’un texte littĂ©raire, la relation entre auteur et lecteur, la relation du texte Ă  la technique, etc. Je ne suis pas le premier Ă  travailler dans ce sens, pas plus que Caxton n’était le premier imprimeur
 tout en Ă©tant le premier Ă  faire ce qu’il a fait.

Il est toujours tĂŽt. Il est toujours temps d’essayer quelque chose. Pour citer Glen Branca :

You’re kicking ass, you’re doing something new, and you don’t give a shit about fucking commerciality : that’s what punk is.

Tu dĂ©chires, tu fais quelque chose de nouveau, et tu n’en Ă  rien Ă  foutre du putain de commercial : c’est ça, le punk.

YĆ«ten Sawanishi, Saccharification

J’aime profondĂ©ment le genre de la nouvelle, qui n’a quasiment pas cours en France : la part en creux de notre exception culturelle, j’imagine. Redresser ce tort, c’est la motivation premiĂšre de ce site et de tout ce projet, d’une certaine façon. Du coup, chaque mois je parlerai ici d’un texte de fiction court qui me tient Ă  cƓur.

Ce mois-ci, une nouvelle de YĆ«ten Sawanishi, Saccharification, trouvĂ©e dans le Penguin Book of Japanese Short Stories (2018). Il n’est pas facile de trouver des informations sur YĆ«ten Sawanishi en dehors de cette anthologie, justement : il est nĂ© en 1986, a fait ses dĂ©buts en publiant des fictions courtes dans diverses revues japonaises Ă  partir de 2011, alors qu’il Ă©tait Ă©tudiant en littĂ©rature, et partage son activitĂ© entre l’écriture et une carriĂšre acadĂ©mique.

La nouvelle a initialement paru en japonais en 2013, et en traduction anglaise dans le magasine Granta en 2014 : elle est librement disponible sur le site de la revue. À ma connaissance, ni cette nouvelle ni aucun texte de YĆ«ten Sawanishi n’ont Ă©tĂ© traduit en français pour l’instant. Le titre de la version anglaise est Filling up with Sugar, que j’ai choisi de rendre par « Saccharification », un terme plus rare, mais dont la connotation technique me semble appropriĂ© au thĂšme mĂ©dical de l’histoire.

Attention, si vous ne voulez pas connaütre l’histoire, passez votre chemin.

Le premier paragraphe est assez exceptionnel :

Le vagin fut la premiĂšre partie du corps de sa mĂšre Ă  se transformer en sucre — probablement parce que c’était un organe dont sa mĂšre n’avait plus l’usage. Yukiko n’avait jamais posĂ© la question directement, mais elle n’avait jamais senti aucune prĂ©sence masculine autour de sa mĂšre aprĂšs le dĂ©cĂšs de son pĂšre, au dĂ©but de sa premiĂšre annĂ©e de lycĂ©e. Sa mĂšre devait avoir eu sa mĂ©nopause bien avant ça, d’ailleurs. L’utĂ©rus et le canal noir qui le prolongeait avaient doucement sĂ©chĂ© et s’étaient transformĂ©s en sucre.

La maladie est dĂ©crite, mais jamais expliquĂ©e ni justifiĂ©e. C’est une maladie incurable, connue : le corps, progressivement, subit une mĂ©tamorphose et se transforme en sucre, cellule par cellule. Yukiko quitte son travail Ă  Tokyo et revient s’installer dans la maison de son enfance pour s’occuper de sa mĂšre qui, semaine aprĂšs semaine, devient comme une poupĂ©e dans la maison d’Hansel et Gretel. Rapidement, la mĂšre est confinĂ©e dans son lit, et les journĂ©es de Yukiko sont consommĂ©es par les soins Ă  apporter Ă  la souffrante. Deux fois par mois, elle participe Ă  un groupe de soutien pour les proches des malades de saccharification, organisĂ© par l’hĂŽpital local : c’est un groupe de parole, on y lit collectivement et Ă  haute voix des passages d’un ouvrage choisi en commun. Un soir qu’elle rentre un peu tard, elle dĂ©couvre sa mĂšre-sucre couverte de fourmis, dont elle doit la dĂ©barrasser jusque tard dans la nuit. AprĂšs cet Ă©pisode, elle ne sort plus et demeure aux cĂŽtĂ©s de sa mĂšre jusqu’à son dĂ©cĂšs. Pendant tout ce temps elle se demande, on se demande, quel goĂ»t peut avoir le sucre produit par le corps de sa mĂšre.

Ses sƓurs, ses beaux-frĂšres, ses neveux et niĂšces, qui habitent tous la banlieue de Tokyo, viennent pour l’enterrement. C’est Yukiko qui les reçoit. AprĂšs la cĂ©rĂ©monie, on se retrouve Ă  la maison oĂč Yukiko a prĂ©parĂ© du zenzai. C’est un plat japonais traditionnel, rĂ©putĂ© Ă©loigner les maladies et les mauvais esprits, et qui consiste en une soupe de haricots azuki et de boulettes mochi de farine de riz. Il est servi trĂšs sucrĂ©.

đŸč Ti punch [rhum]

Un autre sujet qui me tient Ă  cƓur : le rhum. Vous n’avez pas signĂ© pour ça, je sais, mais vous avez tout de mĂȘme signĂ© pour passer de temps Ă  autre dans l’arriĂšre-cuisine. Dans mon arriĂšre cuisine, il y a du rhum, et je me charge de vous convaincre de l’intĂ©rĂȘt du sujet. Je dois donc vous prĂ©venir que cette rubrique sera mensuelle. Ceci Ă©tant, comme vous ĂȘtes nĂ©ophytes (probablement), commençons par quelque chose de facile, le ti’punch.

Il y a traditionnellement trois cultures du rhum : anglaise (rum), espagnole (ron) et française (rhum). Mettons Ă  part le BrĂ©sil et la cachaça : c’est un cas particulier. La France dispose d’une culture trĂšs spĂ©cifique du rhum agricole qui est, si on veut, un rhum chic, malgrĂ© son nom. C’est une production trĂšs marginale (2% de la production mondiale) : la plus grande part des rhums produits dans le monde le sont Ă  partir de la mĂ©lasse de canne Ă  sucre, qui est le rĂ©sidu noirĂątre laissĂ© par la production du sucre. La mĂ©lasse contient encore assez de sucre pour faire de l’alcool, mais plus assez pour qu’il soit rentable de l’extraire pour le sucre lui-mĂȘme. Mais c’est la mĂ©lasse, et non le jus de canne, qui est Ă  l’origine du rhum : les premiers sont produits, probablement sur les exploitations sucriĂšres de la Barbade et de la Martinique dans les annĂ©es 1630-1640, Ă  partir de cette mĂ©lasse, qui Ă©tait utilisĂ©e pour l’alimentation des esclaves, entre autres, et qui fermente naturellement sous le climat tropical. Je ferais probablement une autre fois un ou plusieurs billets sur la passionnante histoire du rhum et le rĂŽle jouĂ©, par exemple, par la communautĂ© juive nĂ©erlandaise dans cette invention.

Le rhum agricole est produit directement Ă  partir du jus de canne (le vesou). Il ne s’agit donc pas d’un produit dĂ©rivĂ©, c’est plus cher, plus chic. Et rhum agricole de Martinique est la seule appellation d’origine contrĂŽlĂ©e (AOC) au monde pour le rhum. La France… Il ne faut pas pour autant en dĂ©duire que les rhums agricoles sont systĂ©matiquement supĂ©rieurs aux autres, c’est simplement une tradition spĂ©cifique. L’AOC a d’ailleurs des effets de bord : c’est un rĂšglement trĂšs strict, qui encapsule un terroir et une façon de faire, dont on ne peut pas dĂ©vier et qui peut aussi limiter l’innovation. En 2014, l’habitation St Etienne (HSE) en Martinique a ainsi choisi de s’Ă©carter de l’AOC pour crĂ©er le Black Sheriff, un rhum vieilli en fĂ»ts de bourbons importĂ©s du Kentucky et du Missouri, qui lui donnent un goĂ»t trĂšs spĂ©cifique.

Toujours est-il que le rhum agricole incarne la tradition du rhum français, et que le ti’ punch est la boisson par excellence du rhum agricole. Dans la plupart des Ăźles françaises, c’est aussi tout un rituel, qui a ses codes. Il y a des puristes. Commençons par le sucre. C’est normalement du sucre (de canne, c’est implicite). Mais certains mettent du sirop de canne. D’oĂč la question qui vous sera posĂ©e si quelqu’un vous prĂ©pare votre ti’ punch : « sucre ou sirop ? » Les fantaisistes peuvent remplacer le sucre par un peu de miel. C’est tolĂ©rĂ©. Il faut ajouter du citron vert, coupĂ© en quartiers d’environ un quart : en presser un entre les doigts au dessus du verre et y jeter ensuite l’Ă©corce. Ou pas, mais lĂ  vous assumerez. Ne pas presser le citron au presse-citron, ne pas utiliser du jus de citron, ne pas utiliser de citron jaune, ne pas insulter votre hĂŽte.

Il faut parfaitement assimiler sucre et citron avant de verser le rhum. Si vous ĂȘtes vraiment puriste, ou si vous voulez impressionner les touristes, vous mĂ©langez en utilisant un bois lĂ©lĂ©, qui est un petit bĂąton terminĂ© par un nƓud de trois Ă  cinq branches, qui sert Ă  lĂ©ler ou mĂ©langer sucre et citron. Une petite cuillĂšre fait l’affaire.

Maintenant, le rhum : blanc, peut-ĂȘtre ambrĂ©. Mais a priori pas vieilli. Un rhum agricole, c’est certain, mais lequel ? En Martinique, capitale du rhum agricole, il reste moins de 10 distilleries et chacun a sa prĂ©fĂ©rence, qui est souvent locale : La Mauny ou Trois RiviĂšres au sud, Dillon ou La Favorite Ă  Fort-de-France, J.M., HSE et St James au Nord et Ă  l’Est, Neisson ou Depaz dans le Nord-CaraĂŻbe. Pour ce qui me concerne, je privilĂ©gie le Neisson blanc ou le Depaz ambrĂ© (sous le bois).

La quantitĂ© ? Un doigt, dit la tradition. Mais il est malsĂ©ant de verser le rhum de vos invitĂ©s : chacun se sert, on ne voudrait pas prĂ©juger de ce que vous ĂȘtes capable d’encaisser.

Pas de glaçons pour Ă©viter la dilution, mais idĂ©alement, le verre devrait ĂȘtre frais. Avec si peu d’ingrĂ©dients et d’Ă©laboration, le ti punch est un ur-cocktail, alcool + aciditĂ© + sucre, une base minimaliste qui sert de piĂ©destal au rhum agricole que vous utilisez. Un Depaz dorĂ© sent un peu le miel, la canelle, un Neisson blanc la rĂ©glisse.

Recette du ti’punch

  • 1 bonne cuillĂšre Ă  cafĂ© de sucre de canne
  • 1/4 de citron vert
  • 1 doigt de rhum

đŸ—‘ïž Pages de vieux journal

8 janvier 1995. Belfort đŸŒ§ïž temp. max. 0.2°C

Visite Ă  Belfort de l’exposition de l’artiste surrĂ©aliste Matta (dĂ©sormais fort ĂągĂ©). Déçu par les peintures, encombrĂ©es d’un discours sur le cosmos et les forces terrestres qui m’a toujours rebutĂ©. IntĂ©ressĂ© cependant par les sculptures : des corps aux multiples fenĂȘtres, guerriers caparaçonnĂ©s qui font autant penser Ă  la fameuse armĂ©e de terre cuite de l’antiquitĂ© chinoise qu’à l’imaginaire sud-amĂ©ricain.

15 janvier 1995. Besançon ☀ temp. max. 5.2°C

J’ai froid et je lis Les mĂ©moires d’Hadrien. Imaginer Antinoos se pelant le cul sur les bords de la Tyne ?

29 janvier 1995. Paris ☁ temp. max. 11.8°C

Exposition Kurt Schwitters au Centre Pompidou. Comme pour Matta, un peu déçu par les peintures et les collages ; mais enthousiasmĂ© par les sculptures, les assemblages sur plaques de bois. Le Merzbau, que je ne connaissais pas, m’a fait penser aux cellules d’Absalon (selon l’ordre chronologique dans lequel j’ai connu ces Ɠuvres). En sortant, il faisait nuit, le vent Ă©tait fort et froid.

📚 Livres lus

A. Soljenitsyne. L’archipel du goulag. Edition abrĂ©gĂ©e. Je me souviens de la couverture de l’Ă©dition en 3 volumes que possĂ©dait mes parents. Un volume suffira. Rien, volontairement sans doute, de trĂšs littĂ©raire dans ce tĂ©moignage nĂ©anmoins indispensable.

Robert Louis Stevenson. Inland Voyage. (1878) En français : Voyage en canoĂ« sur les riviĂšres du Nord. RĂ©cit de voyage depuis Anvers, en canoĂ« Ă  voile par les riviĂšres et autres passages de la Sambre et de l’Oise jusqu’Ă  Pontoise. Fait partie de ces Ă©ditions en ebook Ă  1€ des Ɠuvres complĂštes.

Hillary Mantel. The Mirror and the Light (2020). TroisiĂšme et dernier volet de sa trilogie sur Thomas Cromwell, conseiller du roi Henry VIII. Je lis trĂšs peu de romans historiques, mais ceux d’Hillary Mantel sont assez exceptionnels. Il y a la version MĂ©moires d’Hadrien du roman historique, tout d’intĂ©rioritĂ©. On a un peu de ça ici, puisqu’on accĂšde au for intĂ©rieur de Cromwell, et qu’Hillary Mantel a l’intelligence d’en faire quelqu’un de rĂ©ellement complexe. Mais en vĂ©ritĂ© on est plus dans la veine de Jules Verne ou du Perec de La vie, mode d’emploi : des couches et des couches de dĂ©tails, de faits, d’objets, de scĂšnes qui s’accumulent, la rĂ©alitĂ© comme une Ă©norme vague, un tsunami prĂȘt Ă  submerger les personnages tout en les portant vers le futur. Ce troisiĂšme et dernier tome n’est pas encore paru en France. Le reste de la sĂ©rie l’est, sous le titre Le Conseiller.

The Penguin Book of Japanese Short Stories (2018). Une anthologie qui laisse de cĂŽtĂ© la traditionnelle organisation chronologique au profit d’une organisation thĂ©matique qui permet des rĂ©sonnances intĂ©ressantes entre les textes. Les thĂšmes sont le Japon et l’Occident, Hommes et Femmes, Nature et mĂ©moire, DĂ©sastres, etc. Le choix d’auteurs est particuliĂšrement intĂ©ressant, avec des classiques comme Sƍseki Natsume et de jeunes auteurs comme YĆ«ten Sawanishi.

🛒 AjoutĂ© Ă  ma liste

📋 Essais

Alexander Lee. Machiavelli: His Life and Times. Biographie et philosophie politique.

Anne Applebaum. Twilight of Democracy: The Failure of Politics and the Parting of Friends. Traite du déclin démocratique et la montée en puissance des mouvements populistes et autoritaires, principalement en Pologne, aux Royaume-Uni et aux Etats-Unis.

Judith Shklar. Legalism: Law, Morals, and Political Trials. Philosophie politique.

John Danaher. Automation and Utopia: Human Flourishing in a World without Work. Robots et futur du travail. Ou d’un monde sans travail.

📖 LittĂ©rature

Lionel Shriver. The Motion of the Body Through Space. Pas encore traduit Ă  ma connaissance. Une rĂ©flexion romancĂ©e sur la diversitĂ© Ă  partir du cas pratique d’une narratrice qui est une malade du fitness.

Elizabeth Jane Howard. The Light Years [La saga des Cazalet, tome 1. Etés anglais]. Juillet 1937 dans le Sussex.

PháșĄm Thị HoĂ i. Menu du dimanche. Nouvelles.

Nicolas Bouyssi. Histoire brĂšve et complĂšte d’une soirĂ©e sur l’Ăźle.

🎁 Autre

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🎧 Dans mes oreilles

đŸŽ™ïž Podcasts

History of Philosophy Without any Gaps. Par Peter Adamson, professeur de philosophie Ă  l’universitĂ© LMU Ă  MĂŒnich et Ă  King’s College London. Un peu plus de 350 Ă©pisodes pour l’instant, nous sommes Ă  la Renaissance.

The History of English Podcast. Par Kevin Sprout. Déjà cité.

Science in Action. L’actualitĂ© hebdomadaire de la science par la BBC.

đŸŽ” Musique

Richard Swift. The Hex. Dernier album publiĂ© avant sa mort Ă  41 ans (alcoolisme, hĂ©patite). Musicien avec The Black Keys et The Arcs, producteur (de Foxygen), multi-instrumentiste. Un album intense et personnel sans ĂȘtre lugubre.

Kaitlyn Aurelia Smith. The Kid. Musique électronique à base de synthétiseurs, sans doute le plus accessible de K. A. Smith qui y utilise aussi beaucoup sa voix.

Benny Sings. City Pop. Un Néerlandais qui fait une pop pétillante et gaie, mélange de R&B, de soul et de jazz. Quelques perles, dont le morceaux Not enough.

ZaĂŻre 74. The African Artists. Vous vous souvenez du Rumble in the Jungle? Le combat Ali-Foreman Ă  Kinshasa? Il s’accompagnait d’un festival de musique de 3 jours, avec des artistes amĂ©ricains (James Brown, BB King, The Splinters, etc.) et des artistes africains. C’est l’enregistrement du concert de ces artistes africains qu’on entend ici.